La montre Snoopy
Je n’ai pas porté de montre depuis que ma dernière montre Stamps m’a lâché il y a déjà un moment. J’aimais bien ces montres voyantes à une certaine période de ma vie (aah folle jeunesse), mais désormais je préfère les choses plus discrètes. En faisant du tri pendant mon déménagement j’ai retrouvé LA montre : la montre Snoopy qu’on m’a offerte pour ma communion ! Je pensais l’avoir perdue, mais non elle était bien rangée au chaud. Un seul petit problème, le verre était cassé. Pas une grosse épreuve et pourtant…
J’ai visité un certain nombre de bijouteries afin de pouvoir réparer ma montre et lui incorporer une pile neuve par la même occasion. Malheureusement un grand nombre de bijoutiers ne pouvaient pas (ne voulaient pas ?) me la remettre à neuf.
Quand j’ai enfin trouvé une bijouterie apte à réparer ma montre, j’ai eu une grosse surprise. Le gérant m’a tenu un discours assez déroutant : « changer le verre et la pile va vous coûter 25 euros, ça ne vaut pas le coût madame, autant acheter une montre neuve ». Oui mais voilà, je n’en voulais pas une autre, je voulais réparer ma montre ! «Vraiment Madame, c’est de l’argent gâché. » Oui, mais c’est cette montre que je veux, MA montre Snoopy de la communion !!!
J’ai quand même réussi à faire réparer la montre (3 semaines pour changer un verre et une pile… mouais) mais j’ai eu comme un goût amer en partant de la boutique. Un bijoutier côtoie des objets précieux, parfois rares, auxquels les gens sont attachés et qui ont souvent une valeur sentimentale. Il était à même de comprendre que je désirais retrouver ma montre d’enfance qui me va encore et qui a de la valeur à mes yeux, même si elle n’a pas une grande valeur financière. Seulement je n’ai pas retrouvé cette compassion en lui. Pire que ça, je me suis sentie forcée, comme-ci dans le monde d’aujourd’hui la nouveauté était tellement fréquente et accessible qu’il n’y avait aucune autre échappatoire.
Je suis heureuse d’avoir récupéré ce petit objet, et cette péripétie m’a conforté dans cette envie d’évoluer avec les « vieilles choses » sans me sentir envahie par la nouveauté et me créer des besoins.